Toutes les personnes s’intéressant au développement personnel ont entendu un jour ou l’autre parler de la puissance des affirmations et de nombreux coachs et non des moindres tels qu’entre autres Roger Lannoy, représentant de Tony Robbins en Europe, Laurent Marchand, créateur du mouvement « tout est possible », ou encore ou Al Herold, l’auteur du « miracle morning ».
Qui ne connait pas non plus la célèbre formule d’Emile Coué « chaque jour je vais de mieux en mieux à tous points de vue », même si la méthode Coué parce que mal comprise a fait l’objet de nombreuses moqueries et qu’elle est pourtant réhabilitée par les neurosciences.
Une affirmation, c’est au fond la répétition volontaire d’une pensée qui repose sur la croyance que cette pensée va avoir tendance, un jour ou l’autre à se réaliser. Affirmer c’est en effet rendre ferme, donner de la consistance.
Une affirmation nous disent les coachs ne se fait pas n’importe comment et il y a certaines règles à respecter : elle doit en particulier se faire au présent et surtout ne pas comporter de tournure négative, l’inconscient ne comprenant pas la négation.
L’affirmation « je ne veux plus être pauvre » consisterait donc en réalité, malgré le désir de quitter un état de pauvreté au contraire à affirmer et renforcer cet état.
Les pratiquants de cette pensée créatrice ont sans doute intuitivement ressenti que leurs affirmations ne donnaient pas toujours les résultats escomptés et qu’il fallait sans doute y ajouter quelque chose. C’est ainsi que Roger Lannoy dans son programme « les clés de l’abondance » parle des incantations et propose d’ajouter la dimension du sentiment. Certains disent encore qu’activer la pensée c’est comme activer un émetteur radio mais que la puissance et par conséquent la portée de cet émetteur dépendent directement de notre état émotionnel.
Bref penser à partir du mental serait comme parler à voix basse tandis qu’adjoindre de l’émotion à la pensée aurait la puissance d’un cri dont l’univers pourrait se faire écho par le biais d’une loi d’affinité connue d’ailleurs par les sages depuis longtemps et caché dans le proverbe « qui se ressemble s’assemble » et renommée « loi de l’attraction » qui a d’ailleurs ses adeptes et ses détracteurs.
Ceci est vrai, associer l’émotion à la pensée, la dimension émotionnelle à une dynamique mentale augmente bien « sensiblement » – c’est le cas de le dire – la portée de l’émetteur mais selon moi il est tout à fait possible d’en augmenter encore la portée.
En effet cette pratique des affirmations telle que nous venons de la voir ne tient compte que partiellement de la loi de manifestation car nous oublions toujours l’essentiel. Pourtant c’est bien une « manifestation » dans le monde physique que nous attendons de ces affirmations.
Que nous dit cette loi ou ce « processus de manifestation » ? Que tout part de la source de l’Esprit, de notre partie spirituelle pour descendre dans le plan physique. C’est ainsi que l’esprit et les croyances exercent une influence sur nos pensées , que nos pensées exercent à leur tour une influence sur nos sentiments, que c’est le sentiment qui nous permet de nous mettre en action et qu’enfin l’action permet la réalisation ou manifestation sur le plan physique.
Cette loi est d’ailleurs inscrite dans le livre de la nature de manière métaphorique : le vent (la pensée) crée les vagues à la surface de l’eau (le sentiment) et l’eau va à son tour creuser les rochers (la matière) mais nous oublions comme je l’ai mentionné plus haut toujours l’essentiel : le vent provient de l’action du soleil (l’esprit). Voici une représentation « naturelle » du processus de manifestation que nous pouvons appliquer à la pratique des affirmations. Au lieu de pratiquer les affirmations à partir du mental et donc de l’Ego, de notre personnalité, il suffit de pratiquer les affirmations à partir du niveau spirituel et de concevoir les affirmations comme étant un véritable acte de création spirituelle.
Pourquoi les affirmations produites à partir du mental, même en associant des émotions sont encore trop limitées dans leur portée ? Tout simplement parce qu’elles sont émises à partir de l’Ego et qu’elles entrent en contradiction avec de nombreuses pensées contraires émises par le mental qui ne sait que se référer au passé.
En réalité le message que nous adressons à l’univers est un message peu clair, brouillé par tout un tas d’interférences, un message discontinu avec de temps en temps des affirmations positives un peu plus audibles selon la force et la direction du vent.
Voilà donc selon moi la raison pour laquelle les affirmations ne fonctionnent pas aussi bien qu’elles le pourraient. Le savoir est important mais me direz nous pas suffisant car cela ne nous dit pas comment faire pour multiplier par 10 ,et même plus, la puissance de nos affirmations.
Nous venons de voir qu’il suffit au fond de rajouter un étage, celui de la dimension spirituelle à nos affirmations afin de court-circuiter les brouillages de l’Ego. Tout dépend donc, vous l’avez compris du niveau de conscience à partir duquel nous allons pratiquer nos affirmations
Faut-il pour autant systématiquement pratiquer deux heures de méditation transcendantale avant chaque séance d’affirmations ou avoir l’ expérience d’un vieux bouddhiste Zen pour obtenir des résultats ? Je ne pense pas.
Les règles en général rappelées par les coachs sont et demeures valables : l’affirmation doit être faite au présent dans sa formulation et ne pas contenir de tournure négative.
Par contre la véritable affirmation conçue comme un acte de création ne va pas seulement être au présent dans sa forme mais dans son essence !
C’est à partir d’un état de conscience au présent que les affirmations vont délivrer toute leur puissance car en réalité le seul temps qui existe est celui de l’éternel présent. Passé et présent sont des fictions. Il est courant de se représenter le futur comme une fiction puisque c’est une histoire qui n’existe pas encore mais notre passé n’en est pas moins une fiction puisqu’il s’agit d’une reconstruction mentale à partir d’une interprétation de faits par notre Ego. Passé et futur sont donc tous les deux des fictions, interprétation ou projection, ce sont deux formes de constructions mentales.
En réalité très peu de gens savent utiliser le pouvoir créateur de la pensée car la pensée véritable n’est pas une production de l’Ego mais de la conscience.
Créer, affirmer suppose de ne pas être prisonnier de l’espace-temps limité de l’Ego mais d’être libéré de toute interprétation ou projection.
Affirmer, manifester, créer, suppose une véritable ancrage dans le présent et ainsi la conscience de l’être peut se saisir de la pensée qui devient une « pensée-conscience » puissance et non une pensée mentale à faible portée.
La présence pleine, consistante neutralise l’effet du passé et toutes les interférences de l’Ego. Véritablement ancré dans le présent il nous est tout simplement impossible de nous tourmenter à propos de notre passé ou de nous inquiéter de l’avenir. C’est dans cet espace que nous sommes véritablement créateurs.
Pour délivrer toute leur puissance les affirmations doivent donc être faites au présent mais pas seulement dans le temps de la conjugaison mais dans le temps de la création, à partir d’un état de paix qui caractérise aussi le moment présent.

