Honorez vos pensées négatives !

---

Honorez…vos pensées négatives !

Oui vous avez bien lu ! Il va être question dans cet article  d’honorer vos pensées « négatives ».

Peut-être que ce titre vous fera sourire comme il m’a fait sourire quand il m’est venu à l’esprit ou peut-être qu’il vous intriguera tout simplement.

VOUS AVEZ DIT « MINDSET » ?

En tant que psychanalyste et coach de vie, je m’intéresse évidemment à l’inconscient d’une manière un peu différente selon qu’il s’agit de « faire émerger le désir du sujet » comme disent les psychanalystes ou de « prendre conscience des croyances limitantes » comme disent les coachs.

Dans ces deux approches complémentaires pour moi, l’inconscient reste fascinant mais la gestion de notre mental, notre « Mindset » de notre « état d’esprit » l’est tout autant.

 La plupart des coachs quand ils ne parlent pas de « Mindset » parlent de « l’état d’esprit » ou encore de « l’attitude mentale » mais il faudrait s’arrêter quelques instants sur ce terme de « Mindset ».

Ce terme anglais traduit littéralement en français signifie « réglage, positionnement   de l’esprit » ce qui ne renvoie pas à un état figé mais bien à quelque chose qui peut être dirigé, et faire l’objet de réglages. J’aime bien personnellement le terme de « position psychique » qui vient de l’univers de la psychanalyse mais peu importe, vous avez compris de quoi il s’agi !.

Sans entrer dans la théorie, nous entretenons tout au long de nos journées un discours intérieur de manière plus ou moins consciente de la même manière qu’il nous arrive parfois de nous parler à nous-mêmes quand nous sommes seuls. Moi çà m’arrive souvent dans les magasins quand j’ai oublié de prendre avec moi la liste des courses.

UNE QUESTION DE FREQUENCE

C’est une conférence du sommet de la réussite 2021 qui vient de s’achever ainsi que , je dois bien l’avouer, une remontée intempestive de pensées négatives en moi, qui m’a donné l’envie de traiter de ce sujet.

Les psys et les coachs ne sont pas épargnés par les pensées négatives. La plupart des gens subissent tant bien que mal ces états et ces variations d’humeur mais les psys et les coachs, parce qu’ils sont plus à l’écoute de leur monde intérieur, savent sans doute un peu mieux « faire avec ».

Un conférencier du sommet de la réussite, Jean Marc DEDEYAN traitant du « discours intérieur » a mentionné deux voix qui parlaient en lui et qu’il désignait sous les expressions de « radio power », la radio du pouvoir et « radio bullshit » que nous pourrions traduire par…« radio merdique » !

L’IMPORTANCE DU MINDSET

Cette thématique de la gestion des pensées n’est pas nouvelle me direz- vous et vous avez raison !

 Rien apparemment de nouveau sous le soleil. Notre mental car c’est sa nature,  est soumis à la loi de la dualité à laquelle il ne peut échapper. Cette polarité entre forces négatives et forces positives est même sans doute nécessaire pour maintenir l’activité électrique et le fonctionnement de notre cerveau.

Evidemment, vous l’avez constaté, entretenir des pensées négatives tout au long de la journée ne nous aide pas à nous sentir bien, loin s’en faut. Vous l’aurez aussi sans doute remarqué, il est plus facile d’aller mal que d’aller bien, plus facile de « penser négatif » que de « penser positif » en raison de ce que les psychologues appellent un « biais cognitif ».

 Autrement dit notre cerveau adopte automatiquement et naturellement un mode de perception focalisé à priori sur le négatif pour nous protéger des dangers éventuels que nous pourrions rencontrer.

Ce biais cognitif ne nous facilite pas la tâche et c’est ainsi que nous devons faire des efforts pour rester positifs ou redoubler d’effort pour le redevenir. Nous ne sommes pas « naturellement positifs » comme nous aimerions bien l’être quand nous sommes confrontés aux pensées négatives qui nous assaillent.

 Pire encore,  dans notre esprit les pensées négatives s’enchaînent et nous enchaînent et bien souvent elles nous enferment dans une vision négative du monde et de nous-mêmes.

Les coachs du développement personnel se sont tous arrêtés sur cette question de l’importance d’une bonne gestion du mental.

Ainsi David Schwarz dans son livre « la magie de voir grand », le premier livre de développement personnel qui m’a été offert,  évoque ces deux voix qui se manifestent à l’intérieur de nous et qu’il nomme « Monsieur Victoire » ou « Monsieur Défaite ». « Monsieur Victoire » va nous faire l’inventaire de  toutes  les bonnes raisons que nous avons de réussir en nous rappelant toutes nos réussites passées tandis que « Monsieur Défaite » , qui est aussi doté d’une bonne, et même excellente mémoire, fera l’inventaire de tous nos échecs passés pour nous convaincre que nous ne pouvons qu’échouer.

Anthony Robbins, le célèbre coach américain, surnommé le « coach des coachs »,   dans son livre tout à fait remarquable  « Pouvoir illimité » , devenu un best-seller, fait le constat que la qualité de notre vie est déterminée par la qualité de notre communication externe et de notre « communication interne » une autre manière de désigner notre fameux discours intérieur.

Roger Lannoy, coach et représentant d’Anthony Robbins en Europe qui a développé le programme de développement personnel en ligne « les clés de l’abondance » dit que nous sommes « up the line » ou « below the line » , c’est-à-dire qu’en fonction de nos pensées négatives ou positives nous nous trouvons au-dessus ou en dessous d’une ligne de flottaison . Dans cette perspective nous devons faire des efforts pour nous maintenir à flot et ne pas couler.

Un autre coach en développement personnel, Max Piccinini, raconte que pour rester vigilant et conscient de ses pensées, il avait affiché cette phrase au-dessus de son bureau « est-ce que cette pensée m’aide à me sentir bien ou à avancer vers mes rêves » .

 Enfin l’importance du discours intérieur a été magnifiquement et précisément décrite par Nowak Djokovic ,  joueur de tennis de haut niveau,  qui a remporté l’édition 2021 du tournoi de Roland Garros.

Je lui laisse la parole en reproduisant ici un extrait de  son interview lors de sa conférence de presse dans laquelle il évoque   son retour au vestiaire après la perte des deux premiers sets face à Stéfanos Tsitsipas.

❝J’ai eu une conversation intérieure avec moi-même. Il y avait deux voix. L’une me disait que je n’y arriverai pas, que c’était terminé pour moi. Cette voix était assez forte après la perte des deux premiers sets. J’ai senti qu’il était temps de verbaliser la deuxième pour essayer de supprimer la première. Je me suis encouragé en me disant que je pouvais le faire. J’ai commencé à me répéter ça à moi-même avec ardeur, dans mon esprit, et à vraiment y croire de tout mon être. Une fois que j’ai commencé le début du troisième set, surtout dans les premiers jeux, j’ai vu que mon jeu était là. Ça m’a poussé d’écouter cette deuxième voix plus positive. Après ça, je n’avais plus aucun doute. (…) (Oui, j’ai eu cette conversation intérieure au vestiaire,) sur le court vous n’avez pas vraiment le temps de penser à tout ça. Les pensées vont et viennent très rapidement. Ça dépend aussi de la personne. Tout au long de ma carrière, je me suis beaucoup entraîné sur la capacité mentale à ‘revenir au centre’, pour ainsi dire. Trouver un équilibre, être dans le moment présent, plutôt que laisser mes pensées me tirer à gauche et à droite. Malheureusement, ce dialogue intérieur a pris une mauvaise tournure à certains moments de ma carrière quand le côté négatif l’a emporté. Ça m’est arrivé de nombreuses fois lors de matchs importants que j’ai perdus en Grand Chelem. C’est un sport individuel, vous ne pouvez compter sur personne d’autre que vous sur le court. Si vous n’êtes pas capable de vous sortir de certaines situations, comme celle d’aujourd’hui (dimanche) où j’étais mené deux sets à zéro, le match est terminé. C’est pour ça que j’estime le travail mental aussi important que l’entraînement physique. J’y accorde beaucoup de temps. Je suis ravi que ça paye.❞

COMMENT GERER NOS PENSEES NEGATIVES ?

En commençant par les honorer pour revenir au titre de cet article et les honorer c’est en l’occurrence d’abord les accepter !

A priori puisqu’elles sont là et bien là nous sommes bien forcés logiquement de les accepter. Je dis bien logiquement car en réalité ce n’est pas précisément ce que nous faisons et immédiatement nous nous laissons embarqués dans l’état émotionnel qu’elles génèrent.

En réalité et c’est notre toute première réaction nous les rejetons au lieu de les accepter et nous en faisons un drame , ce faisant nous ne faisons que leur donner de la force.

Souvent dans la vie ce n’est pas le problème lui-même qui pose le problème mais la manière que nous avons de considérer le problème. Nous faisons du problème un problème, nous avons donc non pas un mais deux  problèmes : le problème lui-même et notre attitude à l’égard du problème. Il en va de même pour les pensées négatives, nous leur accordons bien trop d’importance : imaginez un jardinier poussant des cris d’effroi et d’épouvante en découvrant des mauvaises herbes dans son jardin. J’espère que j’ai réussi à vous faire sourire avec cette image mais c’est bel et bien ce que nous faisons car nous sommes bien les jardiniers de notre esprit. « Cultivez votre jardin » disait déjà Voltaire.

LA SOLUTION C’EST TOUJOURS PLUS DE CONSCIENCE !

La solution c’est de créer un espace entre nos pensées, nos émotions et la conscience de nous-mêmes en gardant à l’esprit que nous ne sommes intrinsèquement ni nos pensées, ni nos émotions. Elles n’ont du pouvoir que parce que nous nous identifions à elles.

De plus,  ces pensées négatives ne devraient rien avoir d’effrayant puisque, si vous avez l’habitude de pratiquer un tant soit peu d’introspection,  vous aurez constaté que ce sont toujours les mêmes pensées qui vous tourmentent.

C’est ce que j’appelle personnellement la « ritournelle », en fait ce sont de vieilles amies qui viennent vous rendre visite : ce sont les mêmes pensées, les mêmes obsessions, les mêmes peurs que vous retrouvez à chaque fois. C’est la même névrose la même vision altérée de la réalité , la même fiction qui se manifeste.

 Acceptez d’abord d’avoir des pensées négatives en pensant à l’image du jardinier et ensuite honorez les comme si elles étaient de vieilles amies qui viennent une fois de plus vous rendre visite.

Afin de créer un espace entre ma conscience et mes pensées et de m’ identifier à ma conscience, j’utilise personnellement une méthode qui fonctionne très bien pour moi et qui fonctionnera sans doute pour vous.  

Prenez le temps de noter par écrit ces pensées qui viennent vous tourmenter : la mise à distance matérielle sur le plan physique crée immédiatement une distance psychique. Vous pouvez également symboliquement ensuite froisser votre feuille de papier et la jeter à la corbeille !

Une fois revenu à plus de conscience, il suffit de détourner votre esprit de ces pensées car elles ne vous quitteront  pas, c’est vous par un mouvement de l’esprit qui devez les quitter comme si vous  détourniez votre regard d’une personne physique. Ce mouvement que vous pouvez effectuer sur le plan physique, vous pouvez aussi le faire dans votre esprit.

Vos pensées négatives seront toujours là, elles ne disparaîtront pas totalement mais elles n’occuperont plus tout votre espace mental.

Vous aurez ainsi libéré de l’espace pour cultiver des pensées « antidote » opposées et utiliser la puissance des affirmations positives.  C’est la deuxième étape car pour garder la métaphore du jardin et du jardinier, un jardinier ne se contente pas d’enlever les mauvaises herbes de son jardin , il doit aussi penser à semer des graines s’il veut un jour récolter des légumes et faire tout un travail d’entretien et de maintenance en les arrosant par exemple.

Ne luttez par contre la pauvreté pour devenir riche mais quittez d’abord le manque et la conscience de pauvreté . Ne luttez pas contre la maladie, mais tournez votre regard vers la santé. Il en va de même pour toutes les autres choses.

C’est l’idée de «focus »   développé par les coachs en développement personnel mais se focaliser sur la richesse alors qu’une conscience de pauvreté est encore très présente en soi crée du conflit et une lutte incessante entre des pensées et forces intrapsychiques contraires.

Dans mon approche que je partage avec vous ici, il s’agit plutôt d’affaiblir d’abord les pensées négatives pour donner plus de place aux pensées positives mais sans déclencher de résistances , ni de conflit intérieur.

 Vous pourrez ainsi honorer vos pensées négatives et même vous en amuser. Imaginez vous comme un jardinier qui découvre en souriant intérieurement une mauvaise herbe. C’est juste une question d’entraînement de l’esprit.

 J’espère que cet article consacré aux pensées négatives vous a plu et surtout qu’il vous sera utile pour mieux gérer vos pensées et vos émotions et trouver ou retrouver une qualité de vie qui vous permettra d’atteindre plus sereinement les objectifs qui vous tiennent à cœur.

JEFF

Vivre et Réussir Autrement c’est aussi une page FB et un groupe privé

https://www.facebook.com/VIVRE-et-R%C3%A9ussir-Autrement-472145306231805