Selon moi, la vraie réussite consiste à obtenir ce que l’on veut vraiment pour soi indépendamment des modèles de réussite que nous propose notre environnement social.

Pour cela il faut avoir le courage de se choisir, de se donner raison, de se faire confiance et  d’honorer son désir, ce qui n’est pas rien.

 Il peut en effet s’avérer très difficile de résister à certaines valeurs et aux modèles que nous propose la société… ou notre famille, premier creuset de nos modèles socioculturels mais aussi de nos névroses !

Il faut parfois à certains des années de thérapie pour retrouver leur vrai désir. La réussite en ce sens est alors vraiment la réalisation de notre être profond. C’est ce que j’appelle être PDG de soi-même.  C’est être Président Directeur Général de sa vie, que l’on soit concierge ou professeur d’université.

La position psychique, la vérité de ce que nous vivons réellement,  importe plus que la position sociale, les deux n’étant d’ailleurs pas pour autant incompatibles.  Ce n’est pas forcément « fromage ou dessert, » ! Il est tout à fait possible de réussir sa vie et de réussir dans la vie.

Le bien-être dépend toujours de notre position psychique, de notre état intérieur et non de notre position sociale ou des circonstances puisque le bonheur est avant tout un état de conscience.

J’ai connu des professeurs d’université vivant des vies déplorables pour ne pas dire misérables – empêtrés dans la nécessité de répéter chaque année mécaniquement les mêmes cours à leurs étudiants amorphes (et pour cause !) et vivant ce que j’appelle personnellement une « vie de désespoir tranquille » . Ils ont sans doute réussi dans la vie mais ont-ils vraiment réussi leur vie ? J’en doute ! J’ai connu aussi des concierges capables d’inventer et d’organiser remarquablement leur vie.

J’ai connu Christine, une jeune femme universitaire, scientifique de haut niveau, experte dans son domaine, ayant une bonne position sociale, envier, à ma grande surprise à l’époque, la liberté des femmes au foyer. Pourtant « sur le papier  » comme on dit, elle avait réussi !  Sur le papier  seulement , car sa réalité intérieure était toute autre, elle était loin en réalité de faire l’expérience d’un sentiment de réussite et d’accomplissement.

Son lieu de travail était gris et terne et ses collègues étaient loin de partager son enthousiasme à développer des projets innovants et motivants. Ils étaient eux aussi d’une certaine manière  gris et ternes.

Son véritable rêve, son désir profond de femme était en effet de rencontrer un homme, d’avoir un enfant et de s’occuper du foyer et de l’art de vivre, ce qui est tout à fait respectable.

Je me souviens encore de Sylvie, responsable des Ressources Humaines dans une grande entreprise industrielle, une belle femme de quarante ans, aux jambes superbes, au teint toujours bronzé mais au visage fermé. Elle était minée  par les responsabilités, coincée entre les volontés de la direction de l’entreprise et la gestion du personnel, à la limite de la dépression et surtout profondément désabusée par le « genre humain » à un poste ou elle devrait au contraire pouvoir insuffler un état d’esprit positif.

Elle ne détenait  pas le pouvoir et ne faisait chaque jour que  constater son impuissance à faire évoluer les choses.    Dans de nombreuses entreprises, les « Ressources Humaines » n’ont hélas souvent d’humaines que le nom et le personnel n’est pour les dirigeants qu’une variable d’ajustement parmi d’autres avec tout le gâchis humain  que cela implique.

Les cas de harcèlement moral et stratégique  au travail sont malheureusement une réalité. Le pire est que Sylvie, toute directrice de Ressources Humaines qu’elle était, était  incapable d’imaginer autre chose pour elle. C’est peut-être elle qui aurait dû bénéficier d’un bilan de compétence et d’un congé individuel de formation pour envisager une autre carrière, un autre métier plus gratifiant, plus en harmonie avec ses véritables valeurs plutôt que de devoir continuer à travailler dans une prison  pas si dorée que cela d’ailleurs.  Cela nécessite comme on peut s’en douter une grande remise en cause aussi bien personnelle que professionnelle.

J’ai côtoyé  Jean-Pierre, dessinateur technique,  également dans l’industrie, un homme de cinquante ans intelligent et créatif, doué pour la communication, possédant une rare capacité à se gérer lui-même mais qui malgré ces qualités évidentes est resté dans un poste et dans un univers professionnel qui le lui convenait absolument  pas en attendant la retraite.

Epris de liberté, appréciant la peinture, les arts en général et surtout l’art de vivre, épicurien né,  il était convaincu au plus profond de lui-même que la vie était belle et méritait d’être vécue.

Il est pourtant resté pendant de longues années à végéter dans un univers triste et froid qui ne lui correspondait pas.

Il a tout simplement manqué de confiance en lui,  il n’a pas osé changer de voie en suivant une formation ou en cherchant un autre travail parce qu’il s’est que ce n’était pas possible, qu’il ne trouverait pas  de nouvelle situation  compte tenu de son âge et de son manque de diplômes, le pire c’est que d’une certaine mesure il s’est donné raison.

Sa remarquable capacité à se gérer lui-même lui a uniquement servi à supporter son quotidien.  Il a perdu la pensée du possible parce la peur tapie au fond de lui a été plus forte que son désir.

Quelle est votre vérité intérieure et votre véritable désir ?

C’est la vraie question à vous poser si vous ne voulez pas passer à coté de vous-même et de votre vie avec un sentiment de malaise, le sentiment plus ou moins diffus qu’il vous manque quelque chose pour exister vraiment, que vous ne vivez pas vraiment votre vie ou que vous n’êtes pas à votre place.

Ces sentiments peu agréables vous sont malheureusement peut-être familiers. Ils indiquent à coup sûr un décalage entre votre désir profond et la réalité de ce que vous vivez.

Conclusion : le « vrai  » gagnant ose faire ce qu’il aime vraiment !

JEFF

Psy et coach

Comment devenir un « vrai » gagnant ?

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